Emploi des jeunes : défis et solutions


L'emploi qui est une chaîne liant chaque jeune à la vie et à son Etat est aujourd’hui, un défi majeur, autant pour les jeunes que pour la plupart des états africains. En effet, on constate délabrement dans beaucoup de pays africains que le marché du chômage l’a emporté sur celui de l’emploi.

Selon une étude réalisée par l’observatoire national pour l’emploi et la formation professionnelle (ONEF) au Burkina Faso, environ cinquante un pourcent (51%) des jeunes de quinze (15) à vingt-neuf (29) ans étaient sans emploi au Burkina Faso. Quarante-cinq pourcent (45%) des demandeurs d’emploi ayant un niveau secondaire et vingt pourcent (20%) un niveau supérieur.

La portion est amère, pour ainsi décrire la situation dans laquelle se retrouvent les jeunes africains, presque tous tirés, on dirait, par un malheureux sort commun. Ils sont des milliers, les jeunes que les universités déversent sur le marché de l'emploi, un marché où il n'y a presque plus de preneur. Et de l'autre côté, les autorités qui semblent insensibles.

Nous savons tous que lorsqu'un Etat échoue à garantir de l'emploi à ses jeunes, il s'insécurise. Nous ne pouvons plus donc nous étonner que le taux de criminalité est en train d'augmenter dans nos villes, que l'insécurité est en train de grandir dans nos villages et que le nationalisme est en train de mourir chez-nous.

Lors des concours directs de la fonction publique session 2015 au Burkina Faso, des cent eux (102) concours ouverts avec environ dix mille (10 000) postes à pourvoir, on avait plus de six cent soixante-cinq mille (665 000) candidats. Le constat est alarmant ! Les formations n’étant pas en adéquation avec les exigences du marché, les jeunes diplômés ont du mal à s’insérer dans le secteur privé. Ils ne peuvent que se contenter de préparer les concours de la fonction publique quand on sait que l’Etat ne peut prendre tout le monde.

Les jeunes doivent prendre leur avenir en main pour que l’Etat ne soit plus le seul pourvoyeur d’emploi. Ici, le défi pour les jeunes renvoie à la prise de conscience des besoins du pays et des voies honnêtes d'y apporter solution. Les autorités se devant de garantir à la jeunesse un encadrement équitable, équilibré et rigoureux selon les besoins nationaux en penchant vers une vraie réforme du système éducatif qui est généralement fondé sur le ‘’boilo’’ (l’apprentissage par le par cœur). Force est de rappeler que la plupart des systèmes éducatifs africains ne combine pas enseignement théorique et formation dans l’entreprise, entrainant ainsi une inadéquation entre la formation et les besoins du marché du travail.

Nous assistons aussi délabrement aux conditions draconiennes qui entourent la description des postes voulue par les entreprises recruteuses. On exige une expérience de cinq ou dix ans aux jeunes qui viennent fraichement de quitter l’université quand on sait qu’il n’est pas donné à n’importe qui d’obtenir un simple stage de trois mois.

Quelles solutions, face à tous ces défis à relever ? L'Etat ayant le devoir de créer de l'emploi pour ses citoyens doit améliorer son climat des affaires de manière à attirer les investissements locaux et étrangers. C’est-à-dire se préoccuper de la sécurité, des infrastructures et de la corruption. L'éradication de l'insécurité et la corruption et l'amélioration des infrastructures qui vont diversifier les secteurs qui créent de l’emploi.

L’Etat devrait aussi, reformer l'éducation nationale, en ajoutant le cours sur l'entreprenariat aux programmes des cours. Ce cours qui sera capable de transformer un chercheur d'emploi en créateur d'emploi, pas seulement ça, mais aussi en les appuyant par des financements à la création des entreprises. Reformer aussi l'éducation nationale dans le but de répondre aux besoins des entreprises, c’est à dire combiner cours théoriques et formation professionnelle et mettre fin, par ce fait, au système d'importation de la main d'œuvre par les entreprises.

Aussi, fort du constat que la fonction publique, principal pourvoyeur d’emplois pour les jeunes scolarisés, peine à résorber le chômage, l’Etat, aussi bien que les jeunes gagneraient tous en penchant sur le secteur agricole et pastoral, dans lequel des politiques publiques seront mises en œuvre avec des opportunités d’emploi pour les jeunes. Car en effet, ce secteur prépondérant en Afrique n’a pas encore montré toutes ses potentialités en matière de création d’emplois.

L’Etat devrait se pencher aussi sur les technologies de l'information et de la communication (TIC), notamment celui des services informatiques, qui n’occupent pas encore une place importante, dans le tissu économique burkinabè et qui est portés essentiellement par les sous-secteurs de la distribution d’équipements et des télécoms.

Aux entreprises, nous formulons cette doléance de recruter et former car l’exigence des expériences n’est pas une garantie et ne contribue pas à lutter contre le chômage.

Enfin, nous, Africains, gagnerons mieux si nous entreprenons des actions pour donner à l’ensemble des acteurs de notre économie, le pouvoir de produire, de transformer, de vendre et d’acheter. Nous pouvons facilement écouler le pétrole que nous-mêmes nous raffinerons ; le cacao, le coton, les fruits, les légumes et les métaux qu’ici en Afrique nous transformerons.

Que Dieu bénisse l’Afrique.

FIDELE KIENDREBEOGO

lppfidele@gmail.com
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