COMMUNIQUE DU FORCEP (Forces civiles de réconciliation, de paix et de cohésion sociale)

 

Depuis l’engagement du Président du Faso d’initier un processus de réconciliation nationale et de cohésion sociale, matérialisé par la création d’un ministère chargé de la question, les réflexions vont bon train au sein de la population burkinabè. De manière individuelle ou organisée, les échanges se déroulent sur la pertinence, la démarche ou le contenu de la réconciliation nationale et la cohésion sociale.


Avant l’officialisation de la politique de réconciliation nationale, plusieurs groupes de citoyens avaient exprimé leurs points de vue sur la nécessité de réconcilier les burkinabé afin de pacifier le climat social et politique et d’atténuer l’incidence de l’insécurité qui a déjà causé tant de souffrances aux burkinabè.


Dans les perspectives du forum national sur la réconciliation nationale, dont l’idée a déjà été annoncée par le gouvernement, quelques citoyens se sont retrouvés sur la base de leurs affinités et de leur engagement pour initier des réflexions approfondies sur le processus de la réconciliation nationale. Réunis librement le 2 mai 2021, ils décidèrent de se constituer en une organisation citoyenne dénommée Forces civiles de réconciliation nationale, de paix et de cohésions sociale en abrégé FORCEP. Le but de ce regroupement informel est d’organiser une réflexion structurée et d’apporter une contribution concrète, d’abord à la formulation de la réconciliation nationale, puis aux échanges qui vont avoir lieu lors du forum.


L’objectif du FORCEP est d’accompagner le processus de la réconciliation décidé par le gouvernement. Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu en vue de structurer l’organisation et la doter d’une direction adéquate. L’inclusivité dans la constitution du regroupement est le maitre mot du FORCEP pour cadrer avec l’esprit de la réconciliation, et toutes les organisations ou personnes ressources s’étant déclarées favorable au présent processus de réconciliation seront les bienvenues. C’est cette recherche de l’inclusion et la bonne foi qui a donné lieu à quelques remous constatés sur les réseaux sociaux. Pour cela, nous tenons à affirmer que le FORCEP n’est nullement une émanation du Ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Il est un regroupement libre, comme d’autres burkinabè peuvent en créer aussi librement, selon les lois en vigueur. Nous reviendrons plus tard dans d’autres parutions sur la coexistence d’acteurs de la société civile et d’acteurs partisans dans la direction du FORCEP.


Au passage, le FORCEP tient à préciser que si une majorité de burkinabè, la plupart du temps silencieusement, estime nécessaire la réconciliation nationale, peu d’entre nous sont en mesure d’en concevoir la forme, le champ, le contenu et les modalités. Tous ceux qui s’adonnent à des jugements de valeur portant sur les personnes, sont surtout attendus dans les propositions pour aider leur pays. C’est dans la qualité des


propositions sur l’avenir de ce pays qu’on devrait pouvoir évaluer le patriotisme des fils et filles du pays, et non dans la divination obscure sur « l’échec garanti » de tel ou tel responsable. Certains se prononcent déjà sur l’issue du processus comme s’ils étaient eux-mêmes des experts ayant conduit avec succès plusieurs processus de réconciliation nationale, donc en mesure de présager de ses chances de réussite.


Le FORCEP entend relever le défi de l’innovation du modèle burkinabè de réconciliation nationale. Rappelons que les deux modèles précédents et réussis de réconciliation,  celui  sud-africain  et  celui  rwandais diffèrent  tous  deux  dans  leurs démarches et doivent leur succès à la capacité des gens de ces pays à concevoir un modèle fondé sur les réalités historiques, sociales et politiques de leur pays. Aucun PTF n’a conçu les réconciliations sud-africaines et rwandaises. Les énergies des burkinabè doivent porter sur cette charge historique de notre peuple qui est loin d’être un jeu de récréation, plutôt que de se dissiper dans les stériles querelles irrationnelles et peu productives. Que chaque groupe dépose sa production et que puisse commencer la séance des réfutations. C’est sur des propositions concrètes que le débat devrait se faire, et non sur les affirmations suffisantes disant que « quand on voit telle ou telle personne, on sait que ça ne peut pas réussir ». Comme l’ont déjà prévu les sciences sociales et humaines, dans le mal burkinabè, les acteurs qui devraient soigner leur pays sont en même temps les malades, d’où l’extrême difficulté de vaincre le signe indien.


Devant les problèmes actuels (morts quotidiennes, déplacements de populations et pauvreté grandissante), aucune contribution ne sera de trop et ceux qui s’estiment capables devraient plutôt rivaliser dans l’apport de solutions et s’enorgueillir des résultats qu’ils pourront démontrer. Mais, comme le dit cette célèbre maxime qu’aimait à rappeler Norbert Zongo, « il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé le problème pour le résoudre ».




Pour la Coordination Nationale


Siaka Coulibaly

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